Arts visuels

|

Pierre Martens

°1966 – Graz (A)

piermartens(at)gmail.com

On pourrait donner le nom d’esthète à Pierre Martens, ce nom pris dans l’étymologie grecque  "qui perçoit par les sens".

L’esthète semble toujours prêt à apprendre, aime réfléchir plutôt que briller, s’entoure d’amis choisis pour la qualité de leur point de vue, cultive la beauté dans ses multiples expressions: oeuvres d’art, jardins, sensations gustatives diverses, chorégraphies, livres...Dans le cas de

Pierre, il se double d’un créateur exigeant de luimême ce qu’il attend des autres : la présence d’une pensée intrinsèquement liée à l’objet créé en dehors de tout discours de valorisation extérieur à l’oeuvre ; "c’est là, écoutez, ça parle!"

L’art de Pierre Martens concerne les évènements de surface, où l’intention, pour discrète qu’elle soit (Pierre laisse les dimensions comme il les trouve), exige d’être sensible aux rebonds des particules. Il faut faire attention à ne pas confondre fluorescent et phosphorescent, se souvenir que la couleur qu’on voit est ce que la matière n’accepte pas d’absorber, aimer le corindon (une presque poudre de diamant noir capable d’abraser tout ce qui est lisse) ne rien craindre car tout danger est identifié, balisé, isolé. Il nous demande de penser ce que nous percevons, de nous méfier de ce que notre intelligence croit savoir des sensations, de relativiser le pesant, le régulier, l’inerte, la verticalité de la lumière ; il exige de nous un oeil sensible relié à un cerveau sensé.

Pierre Martens ne prétend pas être arrivé l’eston jamais? il nous propose de l’accompagner sur le chemin du devenir, chemins de traverse/ traversées, où l’acuité du regard de l’éclaireur nous signale que des changements se sont produits qui nous avaient échappés.

F.H.

 

Cuba, 2016, plexi, polystyrène, carborundum, corail, peinture, 18x20cm

Outil, 2016, acier, silicone, carborundum, peinture, 37x62x7cm