Arts visuels

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Art Brussels 2016

 

 

Artiste : Sébastien Reuzé

Commissariat : Emmanuel Lambion et Maïté Vissault

FOES, le projet de Sébastien Reuzé pour le stand de la Fédération Wallonie-Bruxelles, prend à rebours les paradigmes de visibilité et d'ouverture mercantile propres à une foire d'art contemporain. Le titre aux sonorités feutrées, exprimant une idée d'hostilité larvée, à peine voilée par la translation linguistique, répercute en quelque sorte le climat suggéré par le dispositif du stand ainsi que par le contenu du travail. 

Le stand est en effet fermé, percé uniquement de deux portes donnant accès à l'espace. Celui-ci est peint en gris et revêtu de panneaux d'acier galvanisé d'où se détachent avec force les tirages photographiques aux couleurs éclatantes de Sébastien Reuzé.

Si l'essentiel du corpus de Reuzé est photographique, il s'étend aussi, ainsi que FOES l'illustre de façon significative, à la réalisation d'objets sculpturaux et éditoriaux, ainsi qu'à des interventions structurelles sur les dispositifs de monstration de ses oeuvres. D'une façon générale, il articule dans son travail un processus de renouvellement constant des supports, formats, techniques venant alimenter une exaltation du potentiel subjectif et intériorisé du quotidien et de la tradition du paysage.

En l'occurrence, le point de départ de FOES s'ancre dans un corpus matriciel de photographies développé par Reuzé ces dernières années, s'inspirant librement de Vermilion Sands de J.G. Ballard. Reuzé y revisite la tradition du road-movie photographique américain des années 50 à aujourd'hui, se nourrissant de références aux univers d'un Garry Winogrand, Ed Rusha, Gus Van Sant, ou David Cronenberg.

Un héros fictif, militaire de l'US Air Force, y évolue au sein d'un monde ambigu, entre réel et virtuel, et teinté d'inquiétante étrangeté. Ce pilote de drones, actionneur solitaire et autonome du réel par le truchement du virtuel, y livre un combat s'apparentant à ceux des jeux vidéos mais dont l'incidence est bien ancrée dans la réalité, entre détachement maximum des contingences modernes et acceptation d'un présent techno-informatique ultra-surveillé.

L'espace physique, scénographié, du stand de la foire (sous commissariat d'Emmanuel Lambion) se prolonge par un objet éditorial, une publication/poster en édition limitée (sous commissariat de Maïté Vissault), s'indexant à la présentation des oeuvres.

Le Journal FOES (photos et dessins) : cliquez ici!