Michel Mazzoni est un artiste plasticien qui utilise le medium photographique et explore son essence matérielle. Une recherche sur les limites de l'image. Une esthétique fragmentaire qui brouille le référent figuratif et révèle la matérialité d'un document qui devient objet, plaçant son travail à la frontière de la photographie et de la peinture, de la figuration et de l'abstraction.
Conscient de la précarité des procédés d'impressions et des moyens de diffusions à court terme, Michel Mazzoni s'interroge sur la fragilité des images. Considérant que la photographie n'est pas un médium destiné à rendre compte du réel ou à en proposer une représentation fidèle, il s'éloigne de ce regard concret. Il procède par soustraction, enlevant du détail (surexposition, sous-exposition, altération de la surface, inversion, saturation...).
Amorces se réfère au début et à la fin d'une bobine, impropres à tout enregistrement. Il s'agit également de la phase initiale d'une action, une ébauche qui est appelée à être complétée. L'installation comprend une série d'images, prises dans différents lieux et à différents moments, contrecollées sur les murs. Les reproductions de textes sont extraites de livres (La maison des feuilles de M. Danielewski et le Traité de chimie inorganique de A.F. Holleman). Certaines combinaisons de mots entrent en résonnance avec les images.
Le choix et la séquence des photos est fait selon des critères propres à l'artiste mais non communiqués au spectateur afin que celui-ci crée lui-même un cheminement, des rapprochements, des distances. Le souhait de donner une dimension plus poétique de la lecture des images que factuelle ou narrative. La confrontation, le rapprochement, l'échelle, l'espacement, la technique de tirage et le mode de présentation font partie intégrante de la perception globale de l'oeuvre.