Avec mes œuvres, je montre une exploration des limites contextuelles des lieux. Ma pratique s’articule entre l’espace public, où j’ai réalisé des projets permanents et éphémères, et une recherche sculpturale. La sculpture est pour moi un moyen de synthèse de processus qui engagent l’hétérogénéité des objets et qui explorent la manière dont ils peuvent être rapportés à l’expérience sensible. Cette recherche se nourrit d’intérêt pour de multiples champs du savoir, acoustique, résistance des matériaux, ingénierie, géologie, éthologie, nouvelles imageries, anthropologie, philosophie. Pour l’espace public ma recherche s’articule autour de la disparition du monument et sur l’amplification des événements du quotidien qui, travaillés, changent le paysage. Le tissu urbain m’intéresse dans ces espaces entre deux, ces espaces ayant une fonction sociale qui acquiert une valeur symbolique, c’est la limite où les territoires se joignent, qu’ils soient historiques ou extrêmement matériel. Une des clefs de lecture de mon travail est cette stratégie de provocation du réel. Faire apparaître un objet est le résultat d’une curatelle des dispositifs et des évènements qui traversent la période d’étude et de réalisation de la pièce. Mettre en jeu le réel dans son aspect prévisible et imprévisible me permet de pratiquer un art vivant et un art de la vie. La forme est ainsi donnée par une suite de choix qui parfois acceptent les hasards et les accueille avec enthousiasme en les engageant dans ce processus qui définira la forme de l'oeuvre.
ARIA, 2015/2016
Installation cynetique.
Exposition Incarnation, curaté par Mòsso, Estelle Lecaille.
Maison de cultures de Molenbeek
