°1981 – Naples - Italie
Anniehall8(at)gmail.com - https://soundcloud.com/annaraimondo - https://vimeo.com/user11950665
Dans un monde globalisé où les clivages communautaires et identitaires s’exportent autant que les objets, Anna Raimondo explore et malaxe les différences, les spécificités, les identités multiples afin de les décloisonner, d’en accepter les contours flous et d’en faire un champ porteur de possibles et non de conflits. Le travail d’Anna Raimondo est un vecteur de rencontres et d’échanges. Il s’énonce comme un parcours qui révèle la mixité sociale tout en créant des zones possibles d’interactions. La méthode est souple et variable, elle accepte l’accident comme l’im- prévisible. Anna Raimondo ne cherche pas à rendre compte d’une réalité globale mais se laisse plutôt surprendre et entraîner par l’Autre. La stratégie de départ, mise en place dans de nombreuses pièces, consiste en une intervention dans l’espace public destinée à favoriser la rencontre. Une action porteuse d’un décalage ou d’une paren- thèse dans le flux permanent du quotidien où la surprise, la curiosité ou l’étonnement suscitent alors le dialogue. Le processus d’Anna Raimondo lui permet de se mettre en condition pour être dans l’échange et faire de l’art « un état de rencontre »1. Ce matériau devient ensuite la trace d’une performance mais aussi ce qui nourrit en amont les images, vidéos, créations radiophoniques et, in-fine, l’ensemble du travail de l’artiste qui a arpenté de nombreux pays, en Europe et en Afrique. La question du genre et les enjeux qui y sont liés apparaissent en pointillé dans l’ensemble de son travail, particulièrement sur l’identité féminine, dont l’interrogation perpétuelle constitue une résistance à son enfermement. L’humour et l’aspect ludique sont également présents, tant dans les actions dans l’espace public que dans ses réalisations plastiques. Une anecdote, un mot, un geste ou un objet du quotidien deviennent les témoins d’une identité multiple et non figée, à la fois révélée et interrogée.
Nancy Casielles & Nancy Suárez pour l’exposition personnelle de l’artiste “Mi porti al mare” à la MAAC (Novembre 2016 - Janvier 2017)
(1)BOURRIAUD, Nicolas, Esthétique relationnelle, Paris, Les presses du réel (Hors-série – Domaine : Critique, théorie & documents), 1998.
Partenope à Bruxelles, 2016
Cartes postales issues d’une intervention dans l’espace public à Bruxelles
Mediterraneo, 2014
Video-Performance -HD video 16/9, Durée : 22’
Courtesy de l'artiste et d' Arte Contemporanea, Bruxelles
