Arts visuels

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Pierre Toby

[…] A la fois on comprend ce qu’il fait, car Toby
l’explique très clairement; mais ce qu’on ne comprend
pas – et par le fait même, ce qui étonne, – est que
cela produise un effet qu’il est difficile de décrire,
parce que, ce qu’il faudrait décrire, est l’étonnement
que l’on éprouve et sa raison. Et ici, il est vrai que l’on
puisse dire que l’espace apparaît comme élément
nouveau et par le fait même comme question. Je te
dis ce qu’au départ j’ai éprouvé : l’impression que le
verre faisait miroir, alors que je savais très bien que
ce n’était pas vrai; il donne une impression de miroir
qui réfléchit la couleur, ce qui donne une impression
d’espace « reproduit », mais on voit en même temps
qu’il ne réfléchit rien; et que l’impression que l’on a est
susceptible de varier avec la manière dont le verre est
travaillé. En fait, effectivement, on pourrait parler d’un
monochrome, mais d’un monochrome qui se développe
dans une autre dimension […]
[…] un espace astrologique, c’est-à-dire qui est autant
intérieur qu’extérieur et réel. C’est donc finalement
l’impression que me donnent les travaux de Toby :
nous introduire dans une quatrième dimension qui
ne nous est pas habituelle et qui joue à la fois sur la
couleur et le verre/miroir ; mais cela, sans créer une
illusion d’espace, car nous restons dans un espace
réel, d’un autre type que l’on ne peut comprendre que
par analogie, et en se référant à ce que Platon appelait
un « savoir » acquis plus complexe dans un domaine
propre, ou si l’on veut une « connaissance » (au sens
d’une technè particulièrement élaborée), et qui est de
ce fait transposable dans une forme de démarche.

Christian Debuyst
Propos sur le livre 296 (Extraits d’une lettre à Pierre Hebbelinck), 2008

 

'Wilde' 3 et 4,2015

huile sur verre, 205 x 170 cm

invitation du bureau d'architecture HBAAT, Lille, 2016

"Films", 16 mm, 2016

exposition à teksas, Danemark