Ces dernières années, j’ai travaillé bien des éléments du langage plastique. Comme la mémoire, le rythme. Le point – cet objet mathématique sans dimension, creuset du désir. Mais aussi la ligne départageante ou mouvante : le trait comme « consentir à soi » (Jean-Luc Nancy), et qui est bien souvent pour moi – dans sa présence ou son absence – signe d’horizon. Sans oublier le plan, où le spectateur se dessaisit : surfaces réfléchissantes, miroirs noirs... En quelque manière, ce qui est tenté dans mes travaux, c’est la transposition de l’« en-avant » perspectif (Piero della Francesca) en scène intérieure ; une scène-écran où le visiteur se réfléchit. Dans le prolongement de cette scène-écran, j’ajoute aujourd’hui une dimension vidéographique (école Agnès Varda), qui me permet d’aborder autrement la lumière et d’entretisser, par le montage, les multiples strates visuelles et sonores. Afin de recueillir toujours un peu plus de ce « parfum du monde » dont parlait Rilke. Valérie Vogt
Esquisse de Forêt(s), 2010
Encre de chine, papier calque, verre, bois
Le jardin aux sentiers qui bifurquent, Troisième partie, 2016
Graphite, voile horticole, verre, bois, dispositif sonore – réalisé par Christine Verschorren