Arts visuels

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Musée en Plein Air du Sart Tilman

Université de Liège - Domaine du Sart Tilman
Château de Colonster (Bât. B25) - 4000 Liège
http://www.museepla.ulg.ac.be

Charles Leplae, Jeune fille agenouillée, bronze, 1951. © Charles Leplae/Musée en Plein Air du Sart Tilman (Jean Housen)

Fondé en 1977, le Musée en Plein Air du Sart Tilman est le fruit d'une collaboration entre l'Université de Liège et le Ministère de la Culture, ensuite relayé par la Communauté française de Belgique. Le musée met sur pied une politique de conservation et d'investigation qui aboutit au développement d'une collection qui compte actuellement plus de 110 pièces, représentatives de l'histoire de la sculpture contemporaine de plein air en Belgique francophone depuis une quarantaine d'années. La volonté de créer au Sart Tilman un musée en plein air naît avec les premiers projets d'urbanisation du site. En 1961 déjà, l'architecte André Jacqmain en formule l'idée et, à partir de 1965, Claude Strebelle (1917-2010) n'aura de cesse de favoriser la collaboration entre architecte et plasticien. Il travaille ainsi lui-même avec Pierre Culot pour réaliser, devant les grands amphithéâtres, Mur de pierre d'âge viséen, inauguré en 1967 conjointement aux premiers bâtiments du nouveau campus. Plusieurs sculptures comme le Grand Aigle des Conquêtes de Francis André, La vie des abeilles de Jean-Paul Laenen ou Composition monumentale de Léon Wuidar furent installées avant la création du Musée en Plein Air. Telle qu'elle se présente au Sart Tilman, la question de l'intégration propose une alternative qui permet de répartir les oeuvres selon qu'elles sont ou non conçues en fonction du site, particulièrement vert. Dès les premiers projets de Strebelle, le ton était donné : le domaine du Sart Tilman doit à tout prix être conservé pour ses qualités naturelles, et les futurs bâtiments installés sur des zones moins dommageables. Cette volonté de préserver un creuset boisé exceptionnel guide encore les inaugurations artistiques aujourd’hui, selon une démarche responsable. La première modalité d'intégration est la plus contraignante : l'artiste doit concevoir en fonction d'un cadre d'intervention. Elle est aussi la plus fructueuse; l'oeuvre revêt, en relation avec l'espace, une multiplicité de sens et de fonctions. Les 6 liaisons implantées aux abords de la place du Rectorat en guise de signaux pour les passages reliant celle-ci aux bâtiments qui l'entourent, illustrent bien cette démarche. Les collections du musée comptent aussi des oeuvres qui n'ont pas été spécifiquement conçues en fonction du site. C'est le cas de Souvenir et de L'aigle d'André Willequet, de Relâche de Paul Machiels, de Niobé et de La Caille de George Grard, du Pâtre d'Idel Ianchelevici, de L'endormie n°5 d'Olivier Strebelle et de bien d'autres. La démarche, courante en matière d'art public, est risquée : au Sart Tilman, l'environnement naturel et architectural par sa prégnance peut écraser une oeuvre dans l'élaboration de laquelle l'étude du site n'a pas compté. Une des intégrations "après coup" les plus réussies est celle de la Jeune fille agenouillée de Charles Leplae à proximité de la marre aux Chevreuils; la tendresse et l'intimité du dialogue que cette gracieuse image de femme établit avec la nature font d'elle une des pièces les plus séduisantes de la collection.