Arts visuels

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Michel Mazzoni

Conscient de la précarité des procédés d’impressions et des moyens de diffusions à court terme, Michel Mazzoni s’interroge sur le statut que peuvent avoir les images aujourd’hui, leur fragilité. Considérant que la photographie n'est pas un médium destiné à rendre compte du réel ou à en proposer une représentation fidèle, il s’éloigne de ce regard concret pour

produire des « objets » venant brouiller notre vision établie. Le travail repose sur l'image en tant que motif, mais qui tendrait à disparaître. L'accident est chez lui le fruit d'un travail technique et d'une réflexion sémantique. Mazzoni procède par soustraction, enlevant du détail (surexposition, sous-exposition, altération de la surface, inversion, saturation...). Avec cette prise de distance, les images deviennent plus intrigantes et le spectateur s’interroge sur leur sens, leur contenu et leurs relations. Parmi les moyens de diffusion, il affectionne particulièrement l’édition de livres dont le rapport fond/forme est méticuleusement pensé. La mise en espace des oeuvres s’articule sur le même principe, avec des images qui entrent en résonance ou en contrepoint dans un souci rythmique qui tient compte de l’espace d’exposition. La confrontation, le rapprochement, l’échelle, l’espacement, la technique de tirage et le mode de présentation font partie intégrante de la perception globale de l’oeuvre.

 

 

Vue de l’installation Amorces, Artbrussels, 2017