Arts visuels

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Sébastien Capouet

°1989 – Bruxelles

sebastien.capouet(at)gmail.com

Le dispositif que Sébastien Capouet met en place pour ses expositions comporte des peintures et des photographies où chacun des médiums employés vient questionner et prolonger l’autre.

Le corpus de photographies que l’artiste a élaboré durant plusieurs années se présente, au sein de son travail, comme un espace transitoire, liminal, comme condition de labstraction du tableau peint. Sa pratique ne se soutient d’aucun principe de rupture, pas plus que dune logique dopposition, mais bien plutôt dun libre jeu où vacillent les partages conventionnels de labstraction et de la figuration. Le choix d'une peinture abstraite (en dialogue avec les photographies) lui permet de déporter l'attention sur le plan de consistance qui est celui des processus qui irriguent la pratique elle-même et ce quelle chiffre.

Chaque image, quelle soit une peinture ou une photographie, se donne à sa manière comme la reconstitution, ou plutôt la reconduction dun espace-temps, dans lequel se joue une certaine «dramatisation », entendue comme succession d’évènements venant déployer une forme, un espace visuel chargé d’une certaine tension.

Dans la plupart de ses séries photographiques, l’artiste vient introduire au sein dun paysage désertique un personnage qui s'inscrit à la manière dune bouture sur le sol ou dans lespace, et entre dans un rapport dinteraction temporaire avec ce qui lenvironne. Figure d'altérité qui semble déborder ses limites corporelles pour s'identifier à l'ensemble du paysage alentour, la silhouette du personnage se confond avec l'agglomérat de matières hétéroclites qui le constitue, lequel n'est pas sans rappeler le processus de sédimentation de laquelle procèdent ces paysages désertiques. Mais le personnage ne constitue pas toujours le centre de l'attention photographique, il n'est qu'un élément adventice qui inter-agit avec lespace environnant. En effet, lors de la traversée du lieu, l’attention de l’artiste va se déporter souvent sur d'autres rencontres, d'autres éléments tels qu'un tas de cailloux, une pierre, un arbre,... Il y a quelque chose qui renvoie aux conceptions animistes et cosmiques: différence des formes, mais lien entre les êtres, certains paysages, certains animaux ou certains objets, investis chacun d'une même « intériorité ».

Dans ses photographies, par le cadrage et le point de vue, Sébastien Capouet tente souvent de porter l'image aux confins, sinon de l'abstraction, en tout cas dun retrait de toute figuration identifiable ou assignable. Le visible est laissé en quelque sorte à l’abandon et s'expose comme effet dune matière confuse et chaotique. Au fond, ce sont des processus deffacement qui viennent ici travailler la pratique de la peinture et de la photographie, en procédant non par apurement mais plutôt par ajouts, superpositions ou saturations. Sébastien Capouet traite toujours l'espace de la représentation dans une pensée de l'intervalle qui fait jouer les alternances et les ambiguïtés de l'apparition et de la disparition, d'une construction et d'une dissolution.

 

Untitled

150 x 200 cm

Inkjet print on paper mounted on aluminum 

 

Untitled

150 x 200 cm

Acrylic on canvas mounted on aluminum