Alexis Choplain est un artiste multidisciplinaire qui vit et travaille à Bruxelles. Sensible aux démarches d’open source et de partage, il entreprend un processus d’expérimentation afin de concevoir lui même ses composants et ses machines, qui alimenteront ses projets artistiques. C’est durant son séjour au Mexique entre 2013 et 2014 qu’il découvre ces pratiques, et gardera de ce voyage un attrait particulier pour la capacité des artistes locaux à créer sans moyen, notamment dans le domaine de la lithographie.
Sa démarche, au delà de la matérialisation des projets se traduit par un engagement qui revendique le partage sur le net comme étant un outil conférant au système D une posture émancipatrice face à un système orienté par des technologies devenues opaques, paradoxalement de plus en plus présentes dans notre quotidien. Les expérimentations qu’il poursuit sont avant tout animées par une curiosité liée aux appareils électriques qui peuplent nos espaces domestiques : Dans un premier temps démantelés et mis à nu suivant des modes opératoires trouvé sur des forums, ces objets sont modifiés par des techniques approchant le circuit bending (modification des circuits, apport de nouvelles interfaces électroniques…)
Ne mettant en jeu que des moyens légers, l’appartenance des ses projets à la sphère des arts numériques trouve son origine dans un un contre pied issu du processus de création en lui même. Le choix d’employer des technologies simples, développées grâce un apprentissage soutenu par des contributeurs anonymes parfois même autodidactes, a mis en lumière un positionnement face à la création numérique actuelle qui déploie dans certains cas, des moyens techniques parfois trop importants. Ce parti pris trouve son origine dans le vif intérêt de l’artiste pour les technologies D.I.Y (Do It Yourself), qui l’ont bercé en tant que natif des années 90.
Ce processus de recherche mène à des installations lumineuses et sonores, mêlant à la fois l’univers des sciences et du sensible. Elles révèlent dans la plupart des cas des phénomènes optiques autour de l’eau, qui dissimulent la volonté de décoller le visiteur de son état quotidien en modifiant ses perceptions : ils le place dans un état de conscience altérée qui lui ouvre la voie vers des sensations nouvelles. À la manière des oeuvres cybernétiques de Nicolas Schöffer, ses installations sont avant tout conçues pour stimuler. Le travail de cet artiste, qui induit chez le visiteur des états psycho-physiologiques à travers la programmation du temps a dans un sens, une portée thérapeutique. C’est cet état, à la limite de l’hypnose qui est recherché.
Signo, installation, 2018, eau, signaux électriques, structure métallique, 125x125x350cm
Crédits :Alexis Keyaerts
Uninvisible Lab, installation hybride, 2016-…(toujours en cours), eau, signaux électriques, câbles, composants électroniques, produits chimiques, structures bois, 150x200x180cm
Crédits : Alexis Keyaerts
