Arts visuels

A travers la sculpture, la photographie et le dessin, le travail de Charlotte vander Borght traite de questions de flux, de transfert, de marchandises et de flexibilité des corps. Souvent issus d’un vocabulaire lié à l’architecture, à la construction ou à la culture populaire, les objets qu’elle créé ou dont elle contourne l’usage, témoignent d’un mouvement en transition constante - presque séquentiel. Ils portent l’expérience du temps, de leur utilisation ou de leur manipulation. Qu’il s’agisse de cartons d’emballage, de coquillages, de perruches importées, d’un revêtement métallique d’une façade ou de sièges de métro, ces formes sont re- façonnées, ré-imaginées, sculptées afin d’invoquer leur charge émotionnelle comme d’une mémoire affective et collective ancrée dans la matière.

Les oeuvres de Charlotte vander Borght sont autant de témoins qui tentent d'attraper, de faire une pause et de réfléchir sur notre époque en constante mutation dont l’accélération permanente et l'obsolescence programmée sont devenues les nouvelles normes. Dans « La Mouche » de David Cronenberg, la mutation et la transformation physique et mentale du personnage principal, due à son envie de changer le monde et d’y laisser une trace, devient horrifiante. Dans « Blue Velvet » de David Lynch, l’oreille est représenté comme orifice humain accroché à la tête et donc débouchant sur l’esprit. Dans « Les Oiseaux » d’Alfred Hitchcock, ce dernier se garde bien d’évoquer la moindre cause pouvant justifier le comportement inouï de ces animaux. Ils sont autant d’exemples cinématographique qui résonne dans le travail de Charlotte vander Borght comme des échantillons d’une certaine perception du monde où la part de mystère, l’enjeu moral, la conscience humaine sont évoqués sans donner de réponses définitives.