Arts visuels

|

Denis Deprez

° 1966, Binche

postmaster(at)denisdeprez.com

https://www.denisdeprez.com/

 

 

C’est par la pratique de la marche que Denis Deprez observe et documente l’évolution des sites en mutation. La marche devient un outil au même titre que le dessin ou la vidéo. La marche conduit à un état de conscience qui ouvre sur un rapport singulier au temps, à l’espace et à l’autre. La marche contient déjà le rythme d’un récit. 

Les différents lieux de recherches sont des zones à la marge, interstices urbains en transition, abords de sites industriels ou pierriers d’altitudes soumis à la tectonique terrestre, ils offrent un temps, un espace pour se questionner, expérimenter, se réapproprier un futur à inventer. La méthodologie de la recherche sur le terrain intègre l’aléatoire, le laisser être, l’ouverture à la rencontre impromptue. La sérendipité rythme la recherche.

Les protocoles d’enquête s’adaptent et fluctuent selon le terrain. Une attention est portée à l’écologie du lieu (entre les humains, entre les plantes, entre les différents éléments qui participent à la dynamique du site). À partir de l’accumulation des relevés vidéographiques et photographiques collectés sur le terrain, une matière réflexive s’organise. Les processus de recherche passent notamment par des discussions, des dialogues à propos de montages successif de rushs vidéo, de mises en pages (textes/images) qui prennent la forme de publications, de photographies qui cadrent mais restent sujets à interprétations.

Les images sont produites en dialogue à l’écosystème du terrain ( rythme lent ou plus énergique, plans fixes ou caméra à l’épaule, texte slogan, affiches narratives ou récit structuré, dessins ou photographies, cartographie, etc.). Les formes restent ouvertes et non cernables. Elles trouvent leur lisibilité à travers l’ensemble qui reste lui aussi ouvert, il n’y a ni début ni fin mais des fragments assemblés.

L’analyse sur le terrain s’effectue dans la durée, de ce fait le point de vue évolue à travers un lent «carottage » du réel. Le temps des recherches réalisées sur plusieurs années entraîne une variation et une évolution de plus en plus profonde de l’image et du récit du site en mutation qui en retour transforme le projet.

 

Relevés sur calque à partir d'un vidéogramme tiré du film Tagebau Garzweiler - vues de l’entrée de la cité nouvelle Neu-Immerath qui rassemble les populations déplacées des villages environnant détruits par les développements de la mine à ciel ouvert, 2020