Il y a toujours, dans notre travail, la nécessité de relier le passé au présent, l’intime à la réalité autre, le deux au multiple. Relier implique toujours, chez nous, une tension. Il y a aussi le souci de ne pas utiliser le langage de tous les jours. Tendre à la poésie, au suspens que la poésie tente. Tendre au face-à-face qu’est le poème. Nos expositions et nos publications sont l’expression de notre regard subjectif, et nous les montrons, cette subjectivité et ce regard. Cette attention, nous la portons sur les choses de tous les jours (parce que c’est notre présent) et sur les œuvres (parce que c’est notre unique relation à un autre temps). Choses et œuvres donc qui nous questionnent, nous émeuvent, pour des raisons qui nous sont cachées. L’objectif du travail est alors de rendre visibles, lisibles, ces rencontres, ces attraits – ces affects – que ces « objets » exercent sur nous. Comment être contemporains face à eux?
île, tirages argentiques sur papier baryté, 24 x 30 cm, 2019
Double page de l’édition n°10 bis, impression digitale, 30 x 42 cm, 2016
