Arts visuels

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Sébastien Bonin

° 1977 - Bruxelles

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Une des caractéristiques générales de son travail concerne le processus de création. Artisan de la photographie, il a toujours construit manuellement ses images, sans prises de vue. Par la récupération d’images iconiques, la déstructuration, ou la recomposition de celles-ci, Sébastien Bonin triture l’Histoire de l’Art, s’en inspire, la questionne et, sans prétention, la fait avancer.

En 2012, pour produire des images non figuratives, il expérimente la technique du photogramme, considérée comme l’ancêtre de la photographie. Jouant avec des filtres généralement employés au cinéma ou au théâtre, l’artiste crée des compositions de couleurs vives. Les variations sont infinies, uniques et rapprochent alors le travail du photographe de celui du peintre. L’artiste peint littéralement avec la lumière.

L’année 2015 marque un tournant dans la production de Sébastien Bonin : une direction prise et assumée vers la peinture, pour être superbement révélée par l’exposition «Nychtéméral» chez Michel Rein en janvier 2019.

L’influence de la photographie persiste cependant dans la toile peinte de Sébastien Bonin : s’il s’inspire des chefs-d’oeuvre peints de l’Histoire de l’Art, il édite également leur contenu en découpant, déplaçant, abstrayant certains éléments et en en modifiant les couleurs originales en écho aux filtres colorés de son travail photographique. Sa peinture emprunte, extrait, redéfinit.

Les sources picturales de Bonin se concentrent sur les 19ème et 20ème siècles. Il décortique les ouvrages d’art pour en extraire des détails et supprime du contenu toute référence humaine. Avec son geste expressif, à l’empattement assumé, pour certaines compositions, l’artiste reproduit ces sujets, sur de petits ou grands formats. Il brouille également l’approche de ses toiles par l’apposition de titres «pêchés» et inter-changés dans ces mêmes ouvrages d’art. Aussi, les petits paysages ou Natures Mortes se détachent et rythment les grandes toiles préparées au Gesso. Certaines compositions reprennent la mise en page d’une affiche d’exposition ou même d’une couverture de livres d’art très connus. Ce jeu de «titres» nous rappelle l’humour surréaliste d’un Magritte, chez qui les mots se jouent de l’image, la taclent dans son contenu propre. Ayant parlé de ses références il est évident que l’oeuvre est également emprunte des mythologies propres à l’artiste et de son histoire. Sa rencontre avec la peinture, ses critiques et visions à l’égard de celle-ci, en font un langage vernaculaire énigmatique.

 

La recette est disponible à l'arrière de la toile, 2019, huile, gesso et crayon sur toile, 160 x 120 cm, œuvre unique

Qui trompe-t-on ici ? III, 2018, huile sur toile de lin, cadre, verre anti-UV, 91,5 x 71,5 cm, encadrement : 101 x 81,6 x 4,5 cm, œuvre unique