Arts visuels

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Anaïs Chabeur

° 1992 - Paris (F)

anais.chabeur(at)gmail.com

www.anaischabeur.com

 

 

Anaïs Chabeur crée des espaces-temps de transition, des expériences contemplatives et méditatives qui mêlent la vidéo, le texte et l’objet. Le voyage sensoriel auquel convient ses environnements interroge les mémoires, l’héritage des corps et notre rapport à la finitude.

Les matières tactiles de ses œuvres (cuivre, verre, bois de noyer, pierre de Chassagne etc.) interagissent avec le corps et étendent les sensations des visiteurs invités à les toucher et les saisir. En s’appropriant des formes simples et utilitaires du quotidien, Anaïs conçoit ses artefacts comme des multiples ni sculpturaux ni spectaculaires. Leur manipulation les fait exister et transmet une nouvelle charge émotionnelle, historique et vibratoire dans le cadre confidentiel de ses expositions offrant de possibles va-et-vient entre l’intime et la surface du monde.

Les chorégraphies qu’elle orchestre dans les images et ses installations réinsèrent l’enveloppe humaine dans des réflexions immatérielles souvent marquées par une abstraction parfois. troublante, magique ou ésotérique. Ainsi, Anaïs Chabeur aborde poétiquement les mouvements liés au soin et à leur nécessité, elle crée des passages et explore l’incertitude.

Ses pièces mettent à distance la volonté de tout comprendre et retrace un besoin commun de renouer avec les dualités : l’individu et le collectif, vivre sans peur le présent et la finitude, l’instant ressenti et son expérience physique. L’exploration d’Anaïs Chabeur est une mise en récit, entre réalité et fiction, qui « cultiv[e] l’art de passer d’un monde à l’autre sans basculer » (1) et tisse de nouvelles relations entre les corps et l’espace.

Les mystères communs du temps et de la finitude résonnent dans une même insaisissabilité. À rebours du contrôle rationnel de l’existence, l’esthétique de l’attention de ses expositions conte plutôt l’histoire collective d’un nécessaire lâcher prise. Antoinette Jattiot 

(1)Extrait de l’ouvrage « Au bonheur des morts » de Vinciane Despret 

 

Rehearsal, 2021, vidéo HD, boucle 10’13’’. Vue de l'exposition 'Though, all the room be motionless', V2Vingt, Bruxelles. Crédit photo : Laure Cottin Stefanelli

The Hour of the Cat, 2021, texte sérigraphié sur tissus en coton sergé. Installation lumineuse interactive. Encens réalisés à partir de makko, cyprès et thym. Étagères en laiton et acier. Vue de l'exposition 'Though, all the room be motionless', V2Vingt, Bruxelles. Crédit photo : Laure Cottin Stefanelli