Arts visuels

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Maxime Le Bon

° 1989 - Bretagne

lebonmaxime(at)ymail.com

www.maximelebon.com

 

 

Dans des cartons à bananes, je rassemble et conserve pêle-mêle quantité de documents. Imprimés pour la plupart, découpés dans des journaux, magazines, publications fanées, erratas et autres fragments de textes. S’y joignent des dessins que j’improvise — certains déchirés, tachés ou ratés que je ne désire ni exposer, ni jeter. Cette collection de glanements hétéroclites est ensuite passible de redistributions, puis glissée dans des pochettes plastiques où je les conserve. Instable et en constante mutation, cette archive improbable s’accroît avec les années. Elle sédimente ainsi des strates d’expériences et constitue ce gisement hétérogène d’où peuvent ensuite émerger toute sorte de récits fragmentaires, d’agencements accidentels reconfigurables au gré des besoins de ma pratique.

De ce gisement, j’extraie des bribes, aspects, idées qui m’apparaissent ponctuellement pertinents. Je travaille ensuite selon deux orientations. D’une part, le dessin à main levée et au trait rapide. D’autre part, la reproduction lente, patiente, d’images pourvues de trames dont il s’agit de modifier l’échelle grâce à une logique d’agrandissement manuelle. Répétition d’un même geste, temporalité dilatée : condition de recomposition des images initialement sélectionnées. Processus d’altération et de transformation. Puis l’image ainsi retravaillée et agrandie est soumise à des superpositions et saturations, donnant lieu à de nouvelles interventions plastiques. Ce sont elles qui permettent de mettre chaque image en tension afin de produire d’autres lignes de sens.

 

Motor, 2017, Huile sur papier, 59,40 x 42 cm

Tight, 2022, bic sur papier, 21 x 30 cm