Arts visuels

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Camille Dufour

° 1991 - Mons

camille-dufour(at)hotmail.fr

https://www.camille-dufour.be/

 

 

Camille Dufour développe une approche de la gravure qui allie installation et performance autour de gravures sur bois monumentales. En 2017, elle sort diplômée de la Cambre ENSAV. Son projet de fin d'étude, حلب صاو évoque le siège et la disparition de la ville d’Alep. Lors de cette performance, Camille Dufour imprime ses gravures à la main à l’aide d’un savon d’Alep jusqu’à épuisement de l’encre. L’effacement du motif gravé par impressions successives vise à laver symboliquement les désastres de la guerre et le trop plein d’images médiatiques. 

En 2019, Camille Dufour poursuit ses recherches sur la catharsis et imprime jusqu’à épuisement de l’encre une centaine de xylographies sur toile dans l’usine de fabrication de toile Claessens Canvas. Cette série, Lavandière de la nuit, qui revisite le thème de l’apocalypse à l’ère de l’anthropocène est exposée par la suite au Wiels à Bruxelles, au Centre Wallonie-Bruxelles à Paris, à la Boverie à Liège, à Ijsberg à Damme ainsi qu'au Jacob Smits Museum à Mol. 

En 2020, Camille Dufour entame une collaboration avec Rafaël Klepfisch. La série des 7 péchés du capitalisme renoue avec les origines de la gravure comme moyen de reproduction et de communication populaire. Ce projet d’affichage urbain destine des centaines de gravures originales à être complétées et/ou emportées par les passants. Pour la BIP2020, le spectateur est invité à emporter les estampes afin de les afficher lui-même dans la ville de Liège, le dispositif se poursuit en 2021 au centre Wallonie-Bruxelles à Paris. 

En 2021 le duo présente Empreinte carbone, une série de cent gravures sur bois liant cent portraits à autant de problématiques environnementales. Lors de l’activation au Delta à Namur, Camille Dufour et Rafaël Klepfisch impriment les vingt premières gravures de la série en cent exemplaires dans l’espace d’exposition. Le projet propose de penser le changement climatique collectivement au moyen d’une vaste correspondance épistolaire. Au total dix mille estampes seront distribuées par les artistes dans autant boites aux lettres en Belgique. 

A l’ISELP, Camille Dufour aborde l’épuisement des ressources non renouvelables et présente Critical materials, quatre métaux menacés par les récents développements technologiques, quatre matrices en métal imprimées jusqu’à épuisement de l’encre. 

Pour l’exposition PRINT&PAINT, 350 jaar bloemen op katoenau Château d'Ursel en mai 2022, Camille Dufour imprime jusqu’à épuisement de l’encre une gravure de la taille d’une pierre tombale en écrasant des pétales de fleurs au dos de la toile. Eaux anonymes s’apparente à un rite funéraire, la matrice d’où émerge des corps ensevelis dans la mer est un hommage aux milliers de réfugiés morts noyés.

Camille Dufour est lauréate du Prix de la gravure et de l'image imprimée en 2017. En 2018, elle entame une collaboration avec la Bruthaus Gallery. Elle remporte le Prix de la Fédération Wallonie-Bruxelles à la Médiatine en 2019 . En 2020, elle obtient la bourse VOCATIO et est lauréate de la Biennale de l’image Possible. En 2021, elle remporte la Triennale internationale de gravure contemporaine, le prix Dacos et la bourse Un futur pour la culture. En 2022 elle est lauréate de la résidence fondation privée du Carrefour des Arts. 

 

حلب صاو , installation-performance, Citygates, BXL, 2017

Lavandière de la nuit, installation-performance, Classens Canvas, 2019